La réponse d’urgence de TSF à une crise émergente
Tout a commencé en avril 2018 au jardin Floresta, un quartier de Boa Vista, où le HCR venait à peine d’ouvrir un refuge pour la population vénézuélienne au Brésil. TSF, désireuse de pallier le besoin de communication des victimes de la crise vénézuélienne, a déployé pour la première fois sa nouvelle solution de Téléphonie sur IP (ToIP), spécialement conçue par nos experts IT et adaptée à tout type de contexte humanitaire.
Dans une crise humanitaire d’une telle ampleur, le besoin de communication pour les migrants et réfugiés vénézuéliens est devenu si important que TSF a rapidement formé des « équipes itinérantes », composées de Brésiliens et de Vénézuéliens, se déplaçant de camp en camp, de refuge en refuge, dans différentes parties de la ville de Boa Vista pour offrir des appels internationaux gratuits.
Ils ont apporté un peu d'espoir et d’apaisement à des milliers de personnes, incapables de contacter leurs proches, de chercher un emploi ou de mener à bien les tâches administratives nécessaires à la régularisation de leur situation. « Pour nous, il est très important que vous veniez, au moins une fois par semaine pour que nous puissions parler à nos familles », a déclaré une migrante au camp Servicio Jesuita al Migrante (FSF). Elle était enceinte à ce moment-là, et donc la possibilité de partager son état à sa famille retournée au Venezuela était très important pour elle.
Personne n'avait jamais effectué d'opérations similaires auparavant. Appeler à destination du Venezuela coûte très cher et nombre d’entre eux n’ont même pas de téléphone. Les plus jeunes allaient parfois du camp jusqu’à un cybercafé, mais tous ne se sentaient pas aussi aventureux ou n'avaient pas la possibilité de parcourir de longues distances. Alors, TSF vient à eux… « C'est une bénédiction ! Nous n’avons plus besoin d’aller aussi loin pour passer un coup de téléphone… », explique Juan Antonio, âgé de presque 70 ans.
Au cours des mois suivants, la crise ne s’est pas améliorée. Chaque mois, de plus en plus de Vénézuéliens arrivent au Brésil. En collaboration avec son partenaire local AVSI et le co-financement du HCR, TSF a étendu ses opérations aux villes de Pacaraima et de Manaus à la fin de 2018. Au final, 18 centres ont été couverts : 2 centres d'appels humanitaires permanents, 10 refuges et 6 centres soutenus par 4 équipes mobiles offrant en moyenne 500 appels gratuits / jour.
Efforts conjoints de TSF et AVSI pour consolider l'avenir du projet et son impact
TSF est fermement convaincue que l’autonomisation des communautés et des organisations locales est primordiale pour une réponse durable et efficace à une crise donnée et pour un impact optimal sur les bénéficiaires sur le long terme.
Dans cet objectif, TSF a confié à son partenaire local AVSI, en septembre, la coordination de certaines parties du projet. Ainsi, avec cette nouvelle collaboration permettra une implication plus opérationnelle d’AVSI, tandis que TSF continuera d’assurer la gestion globale du projet, le support technique de sa solution ToIP tout en fournissant une assistance à distance aux équipes sur le terrain.
«Ce nouvel accord contribue à un niveau de responsabilité plus élevé et à une meilleure compréhension des besoins des bénéficiaires. En outre, cela apporte à AVSI une vision technique plus large de l’opération de téléphonie humanitaire », déclare Maria Laura Cassiano, Responsable du Programme Migration chez AVSI Brésil.
16 mois de mission, plus de 300 000 bénéficiaires, plus de 500 appels gratuits / jour, voilà les nombres de TSF à ce jour en réponse à l'une des crises humanitaires les plus importantes de l'histoire de l'Amérique latine… Malheureusement, ce n'est pas fini pour des milliers de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays à la recherche d'une vie meilleure. « Nous espérons que les efforts conjoints d'AVSI et de TSF pourront renforcer la collaboration et continuer à garantir à tous les bénéficiaires dans le besoin un accès à ce service », conclut Maria Laura.