Avoir accès à des informations actualisées reste un besoin vital pour toute personne migrante, constate l’équipe TSF engagée sur la mission depuis 4 ans. Les raisons pour lesquelles les gens décident de quitter leur pays sont multiples, néanmoins les plus fréquentes sont : menaces, violence, perspectives économiques, insécurité. « Dès le plus jeune âge, on se demande... qu'est-ce que je fais ici ? Si tu te sens bien, tu n’émigres pas. Mais nous ne sommes pas nombreux à avoir le choix », partage Ana Maria (son nom a été modifié pour protéger son identité), une migrante Hondurienne voyageant avec sa fille de 12 ans. Ana Maria a quitté le Honduras en février 2021, fuyant la violence de son pays. Au-delà des persécutions, elle dit qu’il n’y a pas d’opportunités d’emploi, pas d’évolution personnelle. L'histoire d'Ana Maria est une histoire parmi des millions d'autres, mais elle reflète parfaitement pourquoi TSF s'engage à faciliter l'accès à des informations essentielles pour ces populations déplacées forcées et sa volonté d’étendre sa mission à d’autres pays d’Amérique latine.
En raison de moyens financiers restreints et des dangers des routes migratoires, les personnes en situation de mobilité ont un accès très limité aux moyens d'information et de communication. Elles se retrouvent sans informations et de ce fait deviennent encore plus vulnérables durant leur voyage. En outre, les migrants doivent souvent faire face à des scénarios très incertains. Lorsqu’ils arrivent dans un pays de transit ou de destination, ils sont dépourvus d’informations ou se basent sur des données diffusées dans leur pays d’origine. « Je ne savais pas que les migrants étaient si protégés ici » partage Ana Maria. Les informations diffusées sur les écrans sur la sécurité, la dignité, les libertés fondamentales sont nouvelles pour elle. « Il y a des gens qui viennent avec peur et sans information. C'est très utile ». Sans cette aide, beaucoup de migrants ne connaîtraient probablement pas ou auraient très peu d'informations sur un principe fondamental et le plus important : leurs droits. Ana Maria le confirme : « Je ne savais pas que nous, migrants, avions des droits ».
Lorsqu'on lui demande quelles sont les informations qu'elle considère comme les plus importantes, elle répond que pour elle, tout est important : «J'ai saisi toutes les informations affichées à l'écran, par exemple pouvoir bénéficier d’aide médicale, d’aide psychologique. Il existe aussi de l’aide juridique ». Le contenu affiché l’a également aidée à prendre des décisions et à envisager toutes les options qui s'offrent à elle. « Toutes ces informations m’ont encouragée à réfléchir dans le calme, les numéros de téléphone des institutions m’ont permis de chercher de l’aide de façon légale auprès des services pertinents » exprime Ana Maria, les yeux pleins d'espoir.
La mission de TSF s'étend maintenant au Guatemala et à la Colombie. En coordination avec le Secours Catholique, le système a déjà été mis en place dans trois centres de migrants au Guatemala. De même, grâce à une collaboration avec l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), et avec la Croix-Rouge Colombienne il sera également installé dans cinq centres en Colombie. Étendre cette mission signifie pouvoir renforcer la protection et la sécurité d'un plus grand nombre de migrants, au Mexique, au Guatemala et en Colombie. Comme Ana Maria et sa fille, grâce au soutien de TSF en collaboration avec ses partenaires, ces personnes qui ont été forcées de tout abandonner et de chercher refuge retrouvent un peu d’espoir et de sérénité.