En septembre 2020, sur l’île de Lesvos, TSF a installé une connexion satellitaire au bénéfice des populations réfugiées dans le camp de Mavrovouni, construit suite aux incendies qui ont ravagé le camp de Moria. Entre mai et juin 2021, en collaboration avec l’organisation locale Stand By Me, notre équipe a mené une évaluation auprès des bénéficiaires de la connexion pour mieux comprendre son importance. Les résultats démontrent que la connectivité pour les réfugiés n’est pas une option et qu’elle peut avoir un impact considérable sur leurs vies.
Tout d’abord, 92% des réfugiés qui ont participé à l’évaluation ont affirmé qu’ils utilisent une connexion internet dans le camp. Cela confirme ce que TSF défend depuis sa création : être connecté est un besoin essentiel pour des populations vulnérables et intègre la réponse humanitaire d’urgence.
Les réfugiés ont besoin d’être connectés pour plusieurs raisons. Les résultats de l’évaluation montrent que la messagerie instantanée est l’usage le plus important pour les hommes et les femmes, tout âge confondu, viennent ensuite les appels par internet et l’accès à l’information. Les camps de réfugiés sont des endroits particulièrement éprouvants, où les personnes se sentent souvent bloquées et abandonnées pendant des mois, parfois des années, sans aucune possibilité de vivre une vie normale et satisfaisante. Un échange sur des applications de messagerie instantanée ou un appel vidéo avec des amis ou des proches, peut améliorer de manière significative leur bien-être psychologique et les aider à ne rien abandonner malgré les difficultés qu’ils traversent.
En regardant plus en détail l’impact concret que la connexion a eu auprès des réfugiés, les résultats montrent que l’impact est positif à différents niveaux. 97% d’entre eux ont répondu que la connexion a eu globalement un impact positif sur leurs vies. La santé mentale et le fait de bénéficier d’informations actualisées sont les deux impacts positifs principalement cités. En effet, 55% des réfugiés ont affirmé que la connexion leur a permis une amélioration psychologique et 80% d’entre eux ont eu des nouvelles sur leur pays d’origine, leurs droits, les procédures pour la demande d’asile et le COVID-19 notamment.
Depuis le début de ses opérations en Grèce, TSF a connecté plus de 11 000 dispositifs pour un total de 13 To de données échangées. Données échangées et dispositifs qui correspondent en réalité à des milliers de messages rassurants entre familles séparées, des voix familières qui aident à surmonter une situation à peine tolérable et à prendre des décisions importantes. Cette connexion offre un sentiment de lien avec le monde extérieur, d’être en vie, qui contraste avec le sentiment d’abandon et d’isolement témoigné par tout réfugié.