L’Ouganda fait face à l’une des plus importantes crises migratoires du monde avec plus de 1,3 million de réfugiés accueillis sur son territoire.
Chez son voisin du nord, les famines chroniques et l'instabilité civile, notamment les violences dans la capitale Juba en juillet 2016, ont poussé près d'un million de Sud-Soudanais à chercher refuge de l’autre côté de la frontière. En République Démocratique du Congo à l’ouest, les tensions ethniques et des violences entre les milices armées et l’armée nationale ont entraîné l’exode de plus 220 000 personnes.
Afin de répondre à cet afflux continu de réfugiés, de nombreux camps se sont créées dans les régions frontalières de l’Ouganda.
Télécoms Sans Frontières a déployé une équipe en juillet 2017 afin de mettre son expertise et ses services pour les évaluations et de s’assurer ainsi que les populations et la communauté humanitaire disposent des moyens nécessaires pour communiquer au cœur de cette crise.
La plupart des camps de réfugiés ont été construits dans des zones à la frontière des réseaux commerciaux GSM et qui n’ont qu’un accès sporadique, voire inexistant, aux réseaux mobiles.
De plus, beaucoup de réfugiés se sont enfuis à la hâte et ont laissé leurs téléphones derrière eux. La plupart n’ont que de faibles ressources financières. L’accumulation de ces facteurs limite les possibilités pour ces personnes de communiquer avec leurs proches.
Arrivés dans un pays étranger après avoir tout laissé derrière eux, et avoir souvent été témoins ou victimes d'atrocités en cours de route, les réfugiés cherchent désespérément à localiser les membres de leur famille qui résident dans différents camps et renouer avec ceux qui sont restés dans leur pays d’origine. Le soutien d'un appel téléphonique apporte souvent un soulagement psychologique nécessaire.
Sur place, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) s’était déjà assurée que les ONG travaillant dans les camps aient un accès à Internet et avaient ainsi commencé à remplacer leur réseau VSAT par des lignes terrestres fournies par les opérateurs télécoms nationaux.
TSF a évalué les besoins dans les camps Imvepi et Rhino dans le département d’Arua où un besoin en communication pour les réfugiés a été identifié. D’une part, la majorité des nouveaux arrivants n’ont pas de téléphone et ne peuvent donc pas contacter leurs proches. D’autre part, les résidents plus anciens exprimaient un manque d’accès à des informations, prioritaires dans leur situation mais également une nécessité de services informatiques tels que les e-mails, les réseaux sociaux ou la possibilité d’impressions de documents officiels.
Même si le besoin d’informations mais également de rapprochement familial sont confirmés, une intervention de TSF ne serait possible qu’en collaboration avec des organismes enregistrés en Ouganda. Les possibles partenaires sont identifiés, néanmoins les discussions sont toujours au stade des négociations.