Education numérique pour les enfants déplacés irakiens

Contexte

En juin 2014, les violents combats dans la ville de Mossoul ont fait suite à un déplacement massif de la population du gouvernorat de Ninewa dans le nord de l’Irak. D’après l’UNHCR, plus de 500 000 Irakiens se sont dirigés vers les régions frontalières du Kurdistan.

Parmi toutes les populations fragilisées par les conflits, les enfants sont les plus vulnérables. Ils se retrouvent face aux mêmes difficultés que les adultes (séparation du lieu de vie, de la famille, des amis..), mais ne disposent pas des mêmes moyens pour s’en protéger. Ils se retrouvent également le plus souvent privés d'éducation, parfois pendant de longues périodes, ce qui compromet sérieusement leur avenir.

Implémentation

En juin 2014, Télécoms Sans Frontières s’est déployé au cœur de la crise pour offrir des services de téléphonie humanitaire aux populations déplacées et appuyer la coordination des acteurs humanitaires. TSF a également mis en place un centre d’éducation numérique mLearning pour les enfants des familles ayant fui Mosul.

TSF utilise les nouvelles technologies pour reconnecter les enfants isolés et appuyer les activités éducatives. Le but est d’offrir une approche pédagogique alternative, ludique et interactive, tout en ouvrant la voie vers la créativité, l’imagination et le partage.

Activités Périscolaire

Hors du cadre scolaire, TSF utilise les outils numériques pour proposer des activités ludiques et éducatives aux enfants déplacés, notamment en utilisant des applications spécifiques pour la pratique d’exercices de mathématiques, (ordre, opérations…), la pratique de la langue (lecture et vocabulaire arabe), mais aussi de jeux de réflexion et d’expression libre avec le dessin ou la création musicale.

Ces activités se déroulent principalement sur tablette, mais n’excluent pas l’utilisation de supports papier pour diversifier les supports et permettre l’appréhension des notions par la manipulation.

Camp de déplacés de Khazar (juin – août 2014)

Encadrés par un animateur, les enfants ont pu bénéficier d’activités éducatives grâce à des tablettes numériques. Ces tablettes leur ont offert des supports d’apprentissages ludiques et leur ont permis de stimuler leur imagination malgré la situation difficile qu’ils sont entrain de traverser.

Dans les premiers jours d’août, l’avancée des forces rebelles jihadistes entre Mossoul et Erbil, et la prise de la plus grande ville chrétienne Qaraqosh, ont provoqué l’exode de près de 100 000 personnes, chassées de chez eux avec leurs seuls vêtements. Pendant la nuit du 7 au 8 août 2014, étant donné la sévérité des conditions de sécurité, le camp de Khazar a été évacué, et TSF a dû interrompre ses activités.

Camp de déplacés de Baharka (août – novembre 2014)

Suite à l’évacuation forcée de son centre à Khazar, TSF a rétabli ses activités éducatives numériques auprès des enfants irakiens déplacés. En collaboration avec l’ONG Relief International, un nouveau centre a été mis en place à 10km au nord d’Erbil, dans le camp de déplacés de Baharka. À cette période, le camp accueillait près de 4 000 personnes (représentant 600 familles) avec plus de 250 enfants inscrits au programme périscolaire.

À partir de décembre 2014, l’organisation InterSOS a pu ouvrir une école dans le camp de Baharka, à la condition que les enseignements dispensés soient strictement conformes au programme scolaire Irakien. L’activité TSF, hors cursus scolaire, n’a pu continuer ; cette action a néanmoins permis à tous ces enfants de poursuivre une activité éducative de manière ludique pendant une période particulièrement instable et angoissante pour eux et leurs familles.