La technologie numérique pour la santé maternelle
Contexte : Santé materno-infantile
Date de début : 01/10/2013
Date de fin : 01/10/2015
Zones d’intervention : 2 villes dans l’État de Karen
- Dala
- Kawkareik
Activités : mHealth
45 sages-femmes
84 sages-femmes assistantes
Contexte
Le Myanmar compte un nombre insuffisant d’infirmières qualifiées en maternité et de nombreuses femmes dépendent de pratiques traditionnelles d'accouchement qui peuvent être dangereuses pour les futures mères. En 2014, le taux de mortalité maternelle était de 282 pour 100 000 naissances, un chiffre beaucoup plus élevé que les 230 observés dans les pays développés.
Afin de pallier à ce manque de personnel, le gouvernement du Myanmar et l'ONG Première Urgence Internationale (PUI) ont mis en place un programme de formation de sages-femmes auxiliaires. Ces travailleuses de santé basées dans les communautés œuvrent souvent seules dans des zones reculées où elles sont confrontées à des défis uniques, notamment le manque de suivi quotidien et de fiabilité des données médicales entravant la surveillance des patientes.
Bien que ce problème fût répandu dans tout le pays, TSF et PUI ont choisi de mettre en œuvre le programme au sein de l’État de Kayin, abritant le peuple vulnérable des Karen. Les Karen constituent un groupe ethnique représentant environ 7% de la population totale. Ils ont mené une guerre contre le gouvernement central birman depuis 1949 afin d’obtenir l'indépendance. Fuyant la violence et recherchant de meilleurs soins médicaux, beaucoup ont trouvé refuge en Thaïlande, pays frontalier.
En 2013, le Myanmar a ouvert ses frontières aux investisseurs internationaux. Parmi les bénéfices pour le pays, les opérateurs télécoms ont considérablement développé les infrastructures mobiles et Internet. En élargissant la couverture et en réduisant les prix, par dix fois dans certain cas - par exemple, les cartes SIM sont passées de 40$ à 1$ - les télécommunications sont devenues plus abordable pour la population.
Les possibilités infinies des technologies de communication mobile ont permis ainsi d’ouvrir la voie à des programmes humanitaires.
Implémentation
Après avoir évalué la situation, Télécoms Sans Frontières et PUI ont décidé de développer un programme basé sur une approche innovante qui utilise les technologies de l'information et de la communication (TIC) pour renforcer la qualité des soins maternels et infantiles.
A l’occasion du lancement du programme de PUI « Vers une maternité plus sûre » en septembre 2013, TSF a développé une solution mobile pour soutenir et renforcer le travail des sages-femmes auxiliaires tout au long des consultations prénatales.
Solution mobile
La solution développée par TSF permet de :
- partager les informations concernant les patientes entre sages-femmes ;
- rationaliser le suivi des patientes ;
- améliorer les communications entre les sages-femmes et leurs centres de santé locaux pour un envoi plus rapide des dossiers médicaux.
L’objectif du projet était de renforcer les capacités des sages-femmes et des auxiliaires locales en facilitant le suivi de la grossesse et le diagnostic de maladies telles que le paludisme qui est une menace régulière au Myanmar.
Les données sont collectées à l'aide de smartphones et transmises via le réseau de télécommunication mobile à un serveur où toutes ces informations essentielles sont centralisées.
La solution utilise des formulaires numériques pour permettre la production et l'analyse de rapports de données structurés et précis. Ces rapports aident ainsi à améliorer la qualité des soins apportés aux mères le plus dans le besoin.
De plus, l'application traite les cas séparément, permettant à l'utilisateur de créer des profils pour chaque patiente. Les sages-femmes auxiliaires sont ensuite guidées à travers différentes questions concernant la grossesse de leurs patientes et toutes les maladies qu'elles peuvent rencontrer, permettant un diagnostic ou des recommandations médicales précises.
Au total, 45 sages-femmes et 84 assistantes ont bénéficié de ce projet dans les agglomérations de Kawkareik et de Dala.