Les télécommunications sont un besoin essentiel pour les réfugiés
« Les appels sont très utiles pour nous parce qu’ils nous permettent de reprendre contact avec nos proches qui sont restés au Venezuela, et grâce à ces appels, nous avons l’opportunité de leur parler. Cela nous aide beaucoup » - Liseda, bénéficiaire des opérations de téléphonie humanitaire de TSF au Brésil.
La situation économique et sociale au Venezuela n’a fait que s’aggraver depuis 2014 et a forcé la population à vivre des situations très dures, avec des problèmes d’accès à la nourriture ou aux médicaments : les témoignages confirment les difficultés des parents à nourrir leurs enfants. Ces conditions difficiles, en plus des considérables taux de violence et d’insécurité, ont forcé plus de 4 millions de personnes à chercher refuge dans les pays limitrophes.
Ces réfugiés, pour certains, ne peuvent pas quitter le pays avec toute leur famille et ils sont obligés de partir seuls, ou juste avec leurs enfants, en laissant leurs proches. Ils arrivent dans un pays comme le Brésil, qu’ils ne connaissent pas, dont parfois ils ne parlent pas la langue. Ils doivent demander le statut de réfugié, chercher un travail, un lieu où vivre ... se créer une nouvelle vie.
Pour toutes ces raisons, notre mission est importante pour les réfugiés. Ces appels prioritaires leur ont donné la possibilité de conserver des liens avec leurs familles restées au Venezuela ou qui « ont finalement dû partir, mais vers d’autres pays, comme par exemple ma fille plus grande qui est au Chili, et mon fils aussi […] et mon frère, qui est en Colombie », nous explique Lizeth, bénéficiaire de nos opérations. Ils ont permis à des personnes comme Yirxon de trouver un emploi, à des personnes comme Carolina de contacter ses enfants pour les informer des transferts d’argent, ou à des personnes comme Antonio de retrouver la force, la joie et le soulagement dans la voix de ses proches. Ils ont permis à plusieurs d’entre eux de finaliser les processus administratifs pour régulariser leur situation. Ils ont permis à des milliers de personnes vulnérables à la recherche d’un futur meilleur de retrouver l’espoir.
La coopération avec les partenaires locaux
Nous croyons que le développement de collaborations avec des partenaires locaux est d’une importance capitale. Le premier lieu de nos opérations a été un centre d’accueil à Boa Vista, supporté par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). La pertinence de cette action a permis, grâce à un co-financement du HCR, d’élargir nos opérations sur différents centres de Boa Vista mais également d’étendre notre zone d’intervention à Pacaraima et Manaus.
Un partenariat avec une ONG locale, AVSI, a légitimé la coordination des opérations jusqu’à la fin du projet TSF. Ce type de collaborations est au cœur de nos valeurs : nous pensons que travailler avec des partenaires locaux est essentiel pour permettre une réponse efficace à une crise humanitaire complexe sur le long-terme.
Donner une voix à 24 000 personnes en situation de vulnérabilité
Pour pouvoir aider le plus grand nombre de personnes possible, nos activités ont couvert un total de 19 centres, soutenus aussi par des équipes itinérantes, ce qui a permis à 24 000 réfugiés de bénéficier des opérations de téléphonie et de contacter leurs proches.
Durant nos vingt mois d’opérations, nous avons donné la possibilité aux personnes vulnérables d’effectuer un total de 153 000 appels, soit 15 000 heures d’appels. Les évaluations que nous avons conduites auprès des bénéficiaires démontrent que 96% d’entre eux ont vu leur situation s’améliorer grâce aux opérations de téléphonie organisées par TSF.
Bien qu’utiles pour comprendre l’importance des opérations menées auprès des réfugiés vénézuéliens, ces résultats restent des chiffres. Les témoignages d’Yirxon, Carolina, Antonio, David et tout ce que les vénézuéliens ont pu faire grâce à nos opérations montrent l’impact qualitatif, indicateur important pour TSF. Le projet TSF au Brésil s’est arrêté fin 2019. Néanmoins, la situation des populations vénézuéliennes reste prioritaire, les besoins en communication et informations restant toujours très présents. Nous espérons pouvoir continuer à aider ces populations vulnérables et travaillons sans relâche pour y arriver.