« J’ai toujours aimé l'informatique, la technologie et me mettre au
défi »
Quand on lui demande pourquoi elle a décidé de devenir ingénieure, la réponse est très claire : c'était sa passion. « J’ai toujours aimé l'informatique, la technologie et me mettre au défi pour trouver des solutions meilleures. J’ai eu de la chance, parce que mon père a toujours nourri cette partie de moi et m’a toujours encouragée à faire ce qui me motivait le plus. Je pense que cela est très important, notre genre ne devrait pas nous empêcher de découvrir et explorer de nouveaux domaines. Chacun peut décider plus tard, mais avec toutes les cartes de son côté ».
Une ingénieure dans le secteur humanitaire
En tant qu’ingénieure dans le secteur humanitaire, Marta a eu la possibilité de nourrir ses deux passions : les technologies et l’aide humanitaire. « Il y a quelques années, je n’aurais jamais imaginé avoir l’opportunité de me dédier aux deux. Quand on pense au secteur humanitaire, on pense plutôt aux médecins, aux pompiers, aux ingénieurs de la construction, aux enseignants… mais le besoin de communiquer est tout autant essentiel. Donc, pour moi, cela est une vraie motivation: pouvoir m'améliorer et apprendre dans un secteur pour lequel je suis qualifiée, et faire de mon mieux pour aider les autres ».
TSF a donné à Marta la possibilité de réaliser son rêve, où l’expertise technique rencontre l’engagement et la passion pour aider ceux qui en ont le plus besoin. « J’avais déjà fait des missions humanitaires et j’ai réalisé que c’était ce qui me motivait le plus et ce que je voulais continuer à faire. TSF représente quelque chose de très important pour moi : l’engagement, l’effort et la volonté de continuer à améliorer pour offrir la meilleure réponse possible aux besoins des bénéficiaires. C'est une petite équipe, mais tellement dévouée et motivée. C'est incroyable ce qu'elle est capable d’accomplir ! ».
En tant que femme dans ce secteur, pensez-vous être considérée différemment ?
« Jusqu’à présent, je n’ai jamais ressenti de différence. Je me suis toujours sentie comme un membre à part entière de l’équipe. J’ai reçu l’aide dont j’avais besoin et j’en ai toujours donné en retour. Il est vrai que dans le secteur de la réponse technique aux urgences, je suis souvent la seule femme dans l’équipe, mais cela n’a jamais été un problème ».
Experte technique pour TSF, un rôle très dynamique…
Quand on demande à Marta ce qu’elle aime de son travail, elle n’a aucun doute : « C’est un défi et un apprentissage continu ». En tant que Cheffe de Mission, Marta est actuellement concentrée sur le projet de TSF au Brésil, qui vise à offrir des appels gratuits aux réfugiés vénézuéliens. Ce rôle lui donne la possibilité d’appliquer ses compétences techniques, d’être constamment mise au défi pour résoudre des imprévus et de travailler dans un environnement enrichissant. « C’est très dynamique, il y a beaucoup de problèmes à gérer (pas seulement techniques) et cela t’aide à améliorer tes compétences. Sur le terrain on peut travailler avec des personnes différentes qui viennent de cultures et de pays variés ».
« Mon rôle est surtout technique, pour pouvoir déployer nos solutions, m’assurer que tout marche bien et ainsi assister au mieux les populations affectées. Il faut souvent mettre la main à la pâte pour adapter nos solutions aux contextes spécifiques du terrain ». Mais quand on est en mission avec TSF, il faut avoir des compétences variées. « Sur le terrain, tu dois faire un peu de tout : coordination, communication supervision, administration… toutes tes compétences sont nécessaires ».
… avec une forte composante émotionnelle
En dehors du côté purement professionnel et technique, les missions de TSF ont toujours un aspect humain très important. « Un jour une femme vénézuélienne est venue dans le centre de référence de Boa Vista, où l'on travaillait, pour passer un appel. Cela faisait plus de six mois qu’elle n'avait pas contacté sa mère et elle avait besoin de lui dire qu’elle était bien arrivée au Brésil, qu’elle et ses enfants allaient bien et qu’ils avaient trouvé un endroit où se loger. Après plusieurs tentatives d'appel avec différents numéros de téléphones sans réponse, elle a abandonné et elle est partie. Nous avons continué à essayer de joindre sa mère ou quelqu’un qui aurait pu la contacter et finalement on y est arrivé. Alors, tout le monde s’est mis à chercher la femme. Nous l’avons trouvée, elle était sur le point de quitter le bâtiment. Elle est arrivée, en courant, et elle a finalement pu entendre la voix de sa mère. Tout le monde était tellement heureux ! ».
Un conseil pour les jeunes filles qui voudraient faire une carrière dans les nouvelles technologies ?
Le conseil de Marta est très simple, et nous rappelle que nous sommes tous responsables de nous assurer que tout le monde, indépendamment de son sexe, ait la possibilité de réaliser ses rêves. « Si c’est quelque chose qui les motive, elles devraient le faire. Le plus important c’est que nous tous nous travaillions pour leurs permettre d’avoir les outils et l’environnement nécessaires pour qu’elles n’aient pas peur de faire le premier pas. Elles devraient avoir confiance en leurs capacités et ne pas se sentir obligées d’être meilleures que les hommes, elles doivent seulement être elles-mêmes ».