« A l’approche du 6 septembre nous sommes tous stressés et espérons une saison cyclonique clémente. Un an après, un grand nombre d’habitants vivent toujours dans des tentes ou sous des bâches qui leurs servent de toiture. La population tient le coup et s’adapte... » Julien, jeune chef d’entreprise, habitant du quartier de Rambaud, sur l’île de Saint-Martin témoigne. Il fut l’un des bénéficiaires de l’aide de TSF mais aussi l’un des nombreux sinistrés qui aidèrent considérablement nos équipes durant leurs opérations.
Dès son arrivée sur les lieux du désastre le 11 septembre, l’une des priorités de TSF fut de connecter le Centre Opérationnel Départemental afin de faciliter la réponse des acteurs mobilisés sur l’urgence. Deux autres connexions ont été par la suite installées au bénéfice de la coordination des secours, notamment pour le Centre Opérationnel de la Sécurité Civile, en charge de coordonner l’action des pompiers et le Centre Opérationnel logistique, installé à l’aéroport et dirigé par l’armée française. La liaison permanente entre l'ensemble de ces centres était vitale pour la bonne coordination des secours et la gestion des arrivages d’aides matérielles en provenance de l’étranger. En parallèle, des équipes mobiles TSF ont réalisé des opérations de téléphonie humanitaire et déployé des zones Wi-Fi pour les populations dans les zones affectées. De nombreuses personnes n’avaient toujours pas pu contacter leurs proches depuis la catastrophe. Plus de dix jours après le passage d’Irma, la grande majorité des personnes bénéficiant des opérations de TSF contactaient pour la première fois leur famille.
« L’aide de TSF a été primordiale. J’ai sympathisé avec trois d’entre eux hébergés à côté de chez moi. Lorsque Maria a ensuite dévasté la Dominique deux membres de TSF s’y sont rendus. Mon voisin, Dominiquais, n’avait aucune nouvelle de sa famille restée là-bas. TSF les a retrouvé et leur a permis de se parler au téléphone. J’ai vu mon voisin en pleurer de joie, évacuer la tension, sourire et être heureux! »
Après avoir vécu le passage de l’ouragan cloîtré chez lui, sous une dalle de béton, Julien s’est découvert une âme d’humanitaire ! De par sa localisation, protégée par une colline, sa maison a été relativement épargnée. Alors, très vite, il décide d’agir avec ses voisins : « Nous étions 3 puis 5 puis 10 jusqu’à 20 volontaires » poursuit-il, racontant comment peu à peu l’aide s’est organisée : « Nous sommes allés chercher des vivres, des médicaments, de l’eau, du gaz pour alimenter les barbecues afin de manger chaud. Avec ma voisine, infirmière, nous avons aidé à la création d’un dispensaire et au nettoyage d'une école pour permettre aux parents de faire garder leurs enfants en bas-âge. »
Pour lui, Irma a été un événement déclencheur positif : « L’humanisme qui en a découlé par la suite au sein de mon quartier, m’a permis d’avoir confiance en moi et de gagner en maturité. » Il a d’ailleurs par la suite créé, avec son père et ses frères, une petite entreprise familiale : une société de fabrication sur mesure et pose de gouttières en aluminium. « Irma m’a permis de savoir ce que je voulais réellement. L’altruisme a d’ailleurs gagné beaucoup de "survivants" qui ne connaissaient pas cette part de bonté en eux. Tout le monde a changé après Irma… »
Alors que de nombreuses îles des Caraïbes se relevaient à peine de l’ouragan Irma, deux autres ouragans majeurs, José et Maria, se sont dirigés droit vers ces zones déjà ravagées. Maria a ainsi frappé lourdement l’île de la Dominique le 19 septembre détruisant près de 90% des infrastructures. TSF a donc prolongé ses opérations dans la région en y redéployant une partie de son équipe depuis Saint-Martin pour arriver en Dominique dès le 21 septembre.
Au cours de ces interventions, plus de 1 360 sinistrés ont bénéficié de 1 500 minutes d'appels gratuits pour joindre leurs proches, et près de 8 800 personnes ont bénéficié d’un accès Internet depuis les zones Wifi gratuites déployées par TSF sur les îles de Saint-Martin, Saint-Barthélémy et de la Dominique. Plus de 3 700 Go de données ont été échangés, permettant ainsi aux différents acteurs humanitaires de s'organiser, et aux populations sinistrées de renforcer leur résilience en profitant d’un accès Internet provisoire pour rassurer leurs proches via les réseaux sociaux et les messageries instantanées.
Ouragan Irma un an aprés : Julien, un des bénéficiaires de l’aide de TSF raconte
Julien, un des bénéficiaires de l’aide de TSF raconte