Crise migratoire – Des familles reconnectées
Contexte : Crise migratoire
Date de début : 01/02/2012
Date de fin : 30/06/2015
Zones d’intervention : Guadalajara
Activités :
- Téléphonie humanitaire
- Diffusion d’information
200 migrants bénéficiant d’appels chaque mois
Contexte
La migration à travers le Mexique s'est développée au fil des ans. Ces migrants en transit se retrouvent dans un contexte de crise humanitaire dû à un manque de nourriture, d'eau, de vêtements et d'abris, mais aussi à l'absence de politiques et d'actions efficaces visant à lutter contre les causes incitant à la migration dans les pays d'origine.
Crimes organisés, violences et kidnappings font parties des nombreux dangers auxquels doivent faire face les populations migrantes d’Amérique Centrale et en Amérique de Sud. Chaque année, des centaines de personnes sont portées disparues. En 2009, la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) a rapporté qu'en seulement 6 mois, il y a eu 9 758 enlèvements. La rançon moyenne est estimée à 2 500 dollars, mais elle peut varier entre 1 500 dollars et 5 000 dollars.
Implémentation
En 2010, FM4 Paso libre, une organisation mexicaine basée à Guadalajara, a ouvert un centre d’accueil pour migrants (CAM) offrant différents services tels que la distribution de vêtements et de nourriture, des soins médicaux de base, des produits d’hygiène, un suivi administratif etc. En 2012, l’association a souhaité remodelé le CAM pour le rendre plus fonctionnel et convivial.
Populations en transit, les migrants font souvent face à des difficultés pour accéder aux nouvelles technologies et bénéficier de leurs avantages, notamment en priorité des couts de communication accessibles. La mise en place d’un nouveau service d’appels humanitaires répondait à ce besoin.
FM4 Paso Libre a contacté la base Amériques de TSF afin de définir et mettre en place les technologies nécessaires à la réalisation de ce projet collaboratif appelé « Lazos Libres » (Liens libres). L’objectif était d’offrir des appels aux migrants en condition de vulnérabilité accueillis au CAM. Mis en place en 2012, le projet a été élargi et renommé « Conectando Vidas » en 2014.
Téléphonie humanitaire
Une salle a été spécialement aménagée avec deux modules, un pour l’enregistrement et un pour l’appel, afin d’assurer la confidentialité de la conversation. L’équipement informatique et la connexion Internet haut débit nécessaire pour l'utilisation du service ont été pris en charge par TSF.
Le CAM applique une procédure pour le suivi de chaque migrant : enregistrement, don de vêtements, hygiène, nourriture, repos et suivi médical. Des appels étaient désormais proposés selon des critères définis tels que la vulnérabilité des personnes, la durée de leur voyage, la durée sans avoir communiqué avec leurs proches et l'éloignement de leur lieu d'origine. Une attention particulière était donnée aux groupes plus vulnérables à la violence tels que les mineurs non accompagnés, les femmes et les personnes âgées, les personnes ayant déjà été victimes d’enlèvements ou de trafic, d’accident et enfin les demandeurs d’asile.
Guadalajara étant à mi-chemin sur la route occidentale du pays, ce service était d’autant plus pertinent par son impact émotionnel, psychologique et logistique.
En parallèle, le personnel de FM4 pouvait utiliser l'équipement téléphonique en urgence afin de :
- contacter la famille d’un migrant pour prévenir d’un problème de santé, d’une hospitalisation ou d’une détention ;
- contacter d’autres organisations pour mettre en place des collaborations spécifiques à leur situation.
Diffusion d’information
Le projet « Conectando Vidas » s’est inscrit dans la continuité du programme « Lazos Libres » intégrant aux appels, la mise en place d’un système relatif à la sécurité des migrants. Le système fonctionnait toujours par technologie VOIP (Voice Over Internet Protocol) offrant une communication internationale à coûts réduits.
Ce projet avait également comme objectif de renforcer le processus d’enregistrement des migrants dans la base de données du Réseau de Documentation des Organisations pour la Défense des Migrants (REDODEM). Cette base de données est connectée à plus de 16 centres d’accueil pour migrants dans tout le Mexique, et permet l'enregistrement et la documentation des flux migratoires et de violations des droits de l'homme. Cette base de données facilite également le suivi rapide des personnes qui ont souffert d'un accident ou qui sont disparues.
Ce système a permis aux migrants d’être enregistrés sur ce réseau basé sur un système collaboratif de partage d'informations. Les migrants ont accès à des cartes contenant des informations fiables sur les ambassades, les agences gouvernementales et les différentes aides humanitaires dont ils peuvent bénéficier. Les contenus étaient mis à jour régulièrement grâce aux données partagées. Ces informations capitales ont ainsi permis de réunir les familles séparées lors de leur périple.
Grâce à ce dispositif, se sont plus de 200 migrants par mois qui ont pu recréer des liens avec leurs familles et les informer de leur situation.