Cyclones Idai et Kenneth
Contexte : Cyclone
Date de début : 15/03/2019
Date de fin : 15/05/2019
Zones d’intervention :
- Sofala
- Manica
- Cabo Delgado
Activités :
- Support à la coordination humanitaire
- Opérations de téléphonie humanitaire
9 centres de coordination pour la réponse humanitaire d’urgence avec +90 organisations aidées
+1370 appareils connectés et +1110 Go échangés pour la coordination humanitaire
26 opérations de téléphonie humanitaire
89% Premiers appels depuis la catastrophe
2549 bénéficiaires
Contexte
Dans la nuit du 14 au 15 mars 2019, le cyclone Idai s’est abattu sur la région côtière du Mozambique, entraînant des vents violents et de fortes pluies dans les provinces de Zambezia, Sofala, Manica et Tete. Le cyclone a touché terre dans la région de Beira, quatrième ville du pays. Le bilan officiel s'élève à plus de 1 000 morts et plus de 1 523 personnes blessées. Le nombre de déplacés internes a atteint près de 146 000 personnes. Pendant plus d'un mois, de nombreuses régions sont restées sans électricité et sans réseaux de téléphonie mobile stables. L'ONU a estimé qu'1,85 million de personnes ont été affectées par cette crise.
Outre les conséquences directes du cyclone, les pluies torrentielles et les inondations ont eu des effets dévastateurs sur la population. Les provinces de Sofala, Manica, Zambezia et Tete ont été ravagées. La ville de Beira (province de Sofala) a été durement touchée avec près de 80% de son infrastructure économique affectée. Dans tout le pays, plus de 711 000 hectares de cultures ont été détruits.
À peine un mois après, le 25 avril, un autre puissant cyclone, Kenneth, a frappé de nouveau la région côtière du Mozambique proche de la ville de Pemba, 1 000km au nord de Beira, dans la province de Cabo Delgado. Même si l’impact a été moins dévastateur que celui d’Idai, des rafales de vent jusqu’à 200km/h et des pluies torrentielles ont provoqué des dégâts importants dans différents zones. 35 000 édifices ont été partiellement ou complètement détruits, y compris 14 centres médicaux. Au moins 38 morts ont été confirmés et plus de 20 000 personnes ont été déplacées.
Déploiement
TSF a surveillé la situation dans la région depuis la formation du cyclone au début du mois de mars. En raison de sa forte intensité, notre équipe s’est déployée depuis notre siège quelques heures après l’impact pour fournir des moyens de communication aux populations touchées.
Dès son arrivée à Maputo, la capitale, l'équipe a tenté de rejoindre Beira, la principale zone affectée, accessible uniquement par avion. TSF a été l’une des premières organisations humanitaires à pouvoir atterrir à Beira le dimanche 17 mars.
Depuis Beira, les opérations de TSF se sont étendues à d’autres zones touchées, où des équipes ont été déployées pour assister la population mais aussi la coordination humanitaire. Elles ont traversé les provinces de Sofala et de Manica en concentrant leurs efforts sur les zones particulièrement touchées et difficiles à atteindre. Une équipe a opéré autour de la communauté de Matarara (provinces de Sofala et Manica) et une autre autour de la ville de Buzi (province de Sofala).
À Pemba, notre équipe est arrivé 24h après le passage du Cyclone Kenneth, le 25 avril. Forte de sa présence sur le terrain depuis plus d’un mois, TSF a mobilisé ses contacts sur place afin de rassembler autant d'informations que possible sur les besoins humanitaires dans la zone. En collaboration avec les autres acteurs humanitaires présents sur place, notre équipe s’est également déployée en hélicoptère dans des zones isolées comme Macomia et l’île d’Ibo, 200km à nord de Pemba.
Soutien à la coordination humanitaire
Le 17 mars, le premier centre de coordination a été établi à l'aéroport de Beira et TSF a fourni aux acteurs humanitaires déjà présents la toute première connexion pour la coordination de leurs opérations. Alors que le nombre d’acteurs humanitaires mobilisés à Beira augmentait, TSF a offert à l'équipe de coordination, dirigée par UNDAC et UNOCHA, une connexion dédiée pour renforcer la coordination des opérations entre tous les acteurs.
Par la suite, un autre centre de coordination a été identifié à Matarara, à 200 km de Beira. Ce centre gérait non seulement la distribution de nourriture et d'eau, mais aussi la fourniture de kits d'assainissement, de médicaments et d'autres provisions (moustiquaires, vêtements, etc.) dans plus de 8 localités différentes des provinces de Sofala et Manica où plus de 8 100 personnes avaient besoin d'une assistance vitale. Par conséquent, TSF a déployé une connexion afin de fournir un accès Internet aux volontaires et aux acteurs humanitaires travaillant sur ce site, leur permettant de coordonner leurs opérations et d'améliorer leur réponse.
Le 31 mars, TSF a mis en place une connexion destinée à soutenir les ONG présentes à Buzi et à faciliter l'installation de l'hôpital de campagne de Samaritan's Purse servant de centre de traitement contre le choléra et pour la purification d'eau. Cette connexion a facilité le travail de plus de 35 acteurs humanitaires de cette organisation et de Médecins Sans Frontières (MSF).
Alors que la réponse humanitaire de première urgence s’organisait, de plus en plus d'organisations décentralisaient leurs bureaux de coordination depuis Beira pour s'installer au plus près des zones les plus isolées. C'est le cas de MSF à Mafambisse (50 km de Beira) où TSF a établi une autre connexion pour leurs bureaux, depuis lesquels, les équipes de MSF coordonnaient un hôpital de campagne, une unité de traitement du choléra et organisaient la réhabilitation des centres de santé locaux. Avant de bénéficier du soutien de TSF, le personnel de MSF devait prendre la voiture pendant 30 minutes pour atteindre une zone couverte par Internet.
Lors de leur arrivée à Pemba, nos équipes ont installé deux connexions satellitaires, une à l’aéroport, en soutien aux opérations de secours de l’Instituto Nacional de Gestao de Calamidades (INGC), et une autre au centre de coordination d’UNOCHA. Une troisième connexion temporaire a été installée à Macomia, à l’occasion d’une réunion du Président du Mozambique avec les équipes de coordination humanitaire sur place.
À la fin de la mission, TSF a remis deux kits VSAT à l’INGC pour améliorer leur préparation et leur réponse à d’autres situations d’urgence similaires. Avant de quitter le pays, nos équipes ont mené un atelier de renforcement des capacités pour les ingénieurs de l’INGC pour leur fournir les connaissances nécessaires pour installer et déployer ce type d’équipement. Cette formation a permis aux équipes de l’INGC d’être mieux préparées à répondre à des urgences similaires dans le futur.
Au cours de la mission, des équipements satellitaires ont aussi été mis à disposition de différentes organisations locales et internationales pour faciliter et accélérer leurs opérations. Ces installations ont bénéficié à plus de 90 organisations humanitaires telles que : l’ONU, FICR, PAM, MSF, Team Rubicon, CICR, COSACA, SOS Attitude, UK AID, Convoy of hope, Samaritan Purse, OIM, FAO, Care, UNICEF, MSF… tout comme le personnel du gouvernement local de l'Instituto Nacional de Gestao de Calamidades (INGC).
Opérations de téléphonie humanitaire
Pendant les premières semaines, les équipes de TSF ont mené des opérations de téléphonie humanitaire (HCO) dans des écoles reconverties en abris temporaires à Beira et dans ses alentours. Équipées de téléphones satellitaires, elles ont offert des appels gratuits aux populations touchées et une possibilité de recharger leur propre téléphone pendant quelques minutes.
De nombreuses personnes ont perdu leur téléphone lors des inondations ou pendant leur évacuation. Ceux qui l'avaient encore ne pouvaient ni recharger les batteries, ni acheter du crédit. En conséquence, les HCO de TSF étaient essentielles pour renouer les liens avec leurs proches, la plupart pour la première fois depuis la catastrophe.
Alors que les eaux commençaient à baisser dans les régions les plus inondées, les équipes de TSF se sont séparées pour couvrir deux zones durement touchées : Matarara (province de Manica, accessible par la route) et Buzi (province de Sofala, accessible par hélicoptère).
Au total, nos équipes ont réalisé 26 HCO en réponse au cyclone Idai.