Tsunami dans l'océan Indien
Contexte : Tsunami
Date de début : 28/12/2004
Date de fin : 19/04/2005
Zones d’intervention : 5 districts
- Hambantota
- Matara
- Kalutara
- Ampara
- Galle
Activités :
- Evaluations télécoms
- Centres télécoms
- Opérations de téléphonie humanitaire
7 373 familles bénéficiaires (35 000 personnes)
2 529 appels et fax offerts pour la coordination et population
117 opérations de téléphonie humanitaire
Contexte
Le 26 décembre 2004, un séisme d’une magnitude de 8,9 sur l’échelle de Richter est enregistré dans l’océan Indien, à 250 km SSE de la ville de Banda Aceh sur île de Sumatra en Indonésie. L’intensité de la secousse a entraîné un raz de marée avec des vagues de plus de dix mètres balayant la côte Nord-Ouest de Sumatra, la côte sud et est du Sri Lanka, la côte Ouest de la Thaïlande.
Ce puissant tsunami a été ressenti jusque sur le continent africain, touchant huit pays sur son passage: les Seychelles, la Somalie, les Maldives, l’Inde, Myanmar, le Sri Lanka, la Malaisie, la Thaïlande et l’Indonésie, causant approximativement un total de 276 000 morts, 14 000 blessés et 200 000 déplacés. Toutes les familles ont subi d’énormes pertes humaines et matérielles.
Une grande partie du globe s’est mobilisée immédiatement pour faire face à cette situation d’urgence hors du commun. L’appel à l’aide internationale est demandé par l’état du Sri Lanka dans les heures qui ont suivi le tsunami.
L’étendue du désastre a provoqué une mobilisation importante des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux. La zone géographique à couvrir, la difficulté d’accès et le manque de moyens de communication ont nécessité une réponse d’urgence mais l’accès à des sources d’informations fiables étaient extrêmement difficile. Les personnes étaient très affectées physiquement et psychologiquement.
Le nombre de déplacés a été très difficile à chiffrer étant donné l’étendue de la zone affectée. La pêche étant la première ressource de la population, l’impact économique sur la région était catastrophique. Les routes ont été fortement endommagées. Les réseaux électriques et de téléphones fixes ont été détruits sur la zone côtière. Le réseau GSM était opérationnel mais saturé par le trop grand nombre d’appels.
Déploiement
Déployée immédiatement en Thaïlande, Télécoms sans frontière est arrivée le 28 décembre à Colombo dans un vol affrété par le gouvernement français, moins de 48 heures après le séisme. Le 29 décembre, des renforts de la base Bangkok ont rejoint l’équipe déjà sur place.
Dès son arrivée, TSF a participé à une réunion de coordination avec les autorités sri lankaises, les ONG présentes et les représentants des autorités françaises afin de cibler les besoins de la population, les zones les plus touchées et pour établir un plan d’action efficace. Onze districts sur 27 sont sinistrés, les plus affectés sont ceux à l’est et au sud.
Pour une meilleure efficacité et afin d’offrir ses services au plus grand nombre, TSF a donc décidé d’intervenir en premier lieu au sud, dans les districts d’Hambantota (2ème district le plus affecté), de Galle et de Matara.
Evaluations télécoms
Aucune évaluation au niveau des télécommunications n’avait été effectuée. TSF a donc régulièrement évalué l’état des réseaux – mais aussi des infrastructures routières – le long de la côte sinistrée de Colombo à Matara. Le réseau terrestre était détruit et le réseau GSM était sérieusement endommagé, ne fonctionnant que dans certaines zones très limitées et par intermittence. Les informations recueillies durant l’évaluation sur le terrain sont transmises aux ONG pour l’actualisation de leurs données.
Centres télécoms
TSF a mis à disposition des ONG, équipes de secours et autorités locales, des lignes téléphoniques par satellite dans les centres de coordination des ONG dans les districts d’Hambantota dès le 29 décembre et à Matara à partir du 3 janvier. Ainsi la grande majorité des autorités ou des ONG ayant des besoins de moyens de communication ont pu bénéficier des services de TSF. Les équipes ont aussi apporté une assistance technique pour l’installation, la configuration de systèmes informatiques et satellitaires ainsi que la résolution de problèmes.
Les centres télécoms d’Hambantota et de Matara ont permis :
- aux équipes sur le terrain de communiquer avec leur siège à l’étranger ;
- faciliter la coordination des secours en reliant les équipes sur le terrain entre elles ;
- centraliser les informations venant des différents districts ;
- l’échange d’informations, l’envoi de rapports, de listes de médicaments afin de mieux répondre aux besoins des sinistrés.
Cette activité a été très importante en terme quantitatif mais aussi en terme qualitatif, la coordination des secours devant être optimisée. En effet, la réponse humanitaire suite au tsunami a été hors du commun, et le besoin de coordonner tous les moyens déployés était une obligation pour éviter un manque de synchronisation extrêmement néfaste.
Une ligne GSM a également été mise en place à l’alliance française de Matara pour faciliter le travail des ONG présentes sur cette zone.
Opérations de téléphonie humanitaire
Les équipes de TSF se sont déplacées dans les refuges et les lieux de vies communautaires (écoles, mosquées, mairie…) dans les districts côtiers de Kalutara, Galle, Matara, Hambantota et Ampara pour permettre à la population de contacter leurs proches au Sri Lanka ou à l’étranger. L’information sur le service proposé par TSF était affiché et l’utilisation de mégaphones a été quotidienne – une partie de la population restant sur le lieu de leur domicile pour éviter le pillage des affaires personnelles qu’ils avaient pu récupérer après le passage du tsunami.
De nombreuses familles sont mono parentales car l’un des parents s’expatrie très souvent pour trouver du travail. De nombreuses communications ont ainsi été établies avec le Moyen Orient, une région où beaucoup de Sri Lankais travaille. La plupart ne rentre qu’après plusieurs années loin de leur pays. Les moyens financiers étant très faibles, ils ne peuvent se téléphoner et donc n’ont aucune nouvelle pendant toutes ces années. La présence de TSF a permis aux parents expatriés de recevoir des nouvelles de ceux qui sont restés au pays.
L’ampleur de la catastrophe a causé un choc psychologique et une terreur chez la population ayant vécu le tsunami ; ce désastre restera gravé à vie dans l’histoire de l’humanité. L’assistance psychologique était une priorité dans cette réponse à l’urgence. TSF a apporté un soutien personnalisée à la fois psychologique et économique. Ces appels ont permis de soulager et de redonner espoir, mais aussi de demander une aide financière à cette diaspora.
Les opérations de téléphonies de TSF ont également aidé à localiser les sinistrés, puisque sans moyens de communication il est impossible de savoir exactement où ils se trouvaient, et ont donc contribué au rapprochement des familles séparées lors du tsunami.
Au total, 117 opérations de téléphonie humanitaires mobiles ont été menées au bénéfice d’environ 35 000 personnes.
La mission d’urgence au Sri Lanka s’est achevée le 25 avril, lorsque les réseaux fixes et mobiles étaient à nouveau opérationnel et que la majorité des centres de réfugiés avaient été visités. Après quatre mois de téléphonie humanitaire dans 117 des 262 camps existants, TSF s’est inscrite dans des activités de post-urgence à long terme les domaines éducatif et économique. Des séances de formation en informatiques et d’initiation à Internet en faveur des enfants victimes du Tsunami à Matara ont été mise en place.