Crise migratoire vénézuélienne
Contexte : Crise migratoire
Date de début : 03/04/2018
Date de fin : 31/12/2019
Zones d’intervention : Boa Vista, Pacaraima, Manaus
Activités : Opérations de téléphonie humanitaire
2 centres d’appels humanitaires permanents
19 centres d’accueil et de réfugiés soutenus par 4 équipes itinérantes
+ 300 000 bénéficiaires indirects d’appels
500 appels par jour offerts
50 heures d’appels par jour offertes
Contexte
Des dizaines de milliers de Vénézuéliens fuient l'effondrement économique et social qui a conduit à une hyperinflation (+ 2 600% en 2017 et +13 000% en 2018 selon le FMI) et à des déficits dans plusieurs secteurs sociaux essentiels tels que la santé et l'éducation.
L'inflation a provoqué de graves pénuries qui ont entraîné des problèmes de malnutrition et le développement de maladies curables telles que les infections cutanées, le paludisme et la diarrhée. La majorité des médicaments, des équipements médicaux et chirurgicaux font maintenant défaut, et les hôpitaux ont des problèmes réguliers d'approvisionnement en eau.
De janvier 2017 à mai 2018, environ 52 000 Vénézuéliens sont entrés au Brésil, et plusieurs centaines continuent de traverser la frontière chaque jour. En février 2018, le gouvernement brésilien a annoncé un « état d'urgence sociale » dans l’Etat frontalier de Roraima et la création d'une commission fédérale d'assistance d'urgence pour l'accueil de ces réfugiés. Les autorités prévoient la continuation d’un flux dense d’arrivées sur le territoire.
Déploiement
Le 5 avril 2018, Télécoms Sans Frontières a été parmi les premières ONG internationales déployée au Brésil en réponse à la plus importante crise migratoire de l'histoire sud-américaine.
Alors que le gouvernement brésilien, les ONG locales et les agences des Nations unies interviennent sur les besoins vitaux, les communications restent essentielles. L’objectif de TSF est d’offrir des appels prioritaires aux milliers de vénézuéliens refugiés au Brésil, non seulement pour communiquer avec leurs proches mais également pour effectuer les tâches administratives nécessaires à la régularisation de leur situation.
Centres d’Appels Humanitaires
TSF fournit une assistance aux milliers de réfugiés vénézuéliens qui ont traversé la frontière pour se rendre à la ville de Boa Vista, dans l'État brésilien de Roraima en leur permettant de contacter leurs proches, souvent pour la première fois depuis leur départ, grâce à l’utilisation d’une solution de téléphonie sur IP (Protocole Internet) spécialement conçue par TSF et adaptée aux contextes de crises humanitaires.
En collaboration avec l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), TSF a démarré ses activités de façon itinérante dans un premier temps, puis s’est attachée à apporter son soutien au plus grand nombre en organisant ses opérations par roulement quotidien dans les cinq centres d’hébergement et le centre d’accompagnement du Servicio Jesuita al Migrante (SJM). Chaque centre accueille un profil particulier de réfugiés, tels que les familles, les personnes seules et les communautés indigènes. La capacité totale d’accueil des cinq centres est de 2 500 places, avec une augmentation prévue grâce à l’ouverture de six centres supplémentaires en juin 2018.
En avril 2018, le HCR a ouvert un centre de référence où TSF assure depuis lors une présence permanente pour offrir des appels gratuits à plus de 100 personnes chaque jour. Ce centre est un lieu de passage essentiel pour toutes démarches administratives tels que l’enregistrement biométrique pour les demandes d’asile, les demandes de permis de travail et de logement, la délivrance des cartes d’identification pour les distributions de nourriture et d’aide. Il est ouvert à tous les réfugiés, dont ceux qui ne sont pas pris en charge dans un centre d’hébergement et tous peuvent donc bénéficier des opérations de TSF.
Depuis juin 2018, le programme est cofinancé par le HCR dans le cadre d'un accord de partenariat permettant sa prolongation et son extension géographique. De nouveaux centres d'accueil sont progressivement ouverts, non seulement à Boa Vista, mais également à Pacaraima et plus récemment à Manaus, capitale de l'État d'Amazonas, par le HCR et des ONG locales, sous la supervision du gouvernement brésilien. TSF collabore étroitement avec tous ces acteurs pour installer ses centres d'appels d'urgence dans autant de centres que possible, afin d'aider de plus en plus de réfugiés vénézuéliens.